Qu'est-ce que la fissure anale ?
La fissure anale est la deuxième affection la plus fréquente de l’anus, il s’agit d’une pathologie bénigne caractérisée par une déchirure de la muqueuse du canal anal.
La fissure anale peut être provoquée par le passage de selles dures liées à une constipation, des diarrhées importantes, un accouchement ou bien encore une contracture du sphincter interne (muscle responsable de la continence).
Si la fissure anale persiste et devient chronique, une fibrose des tissus se développe et peut empêcher la cicatrisation.
Dans de très rares cas, une fissure anale qui ne cicatrise pas peut être liée à une maladie inflammatoire du tube digestif ou à une tumeur du canal anal.
Symptômes
La fissure anale donne une douleur intense de l’anus qui évolue en trois temps. La douleur apparait au moment du passage des selles puis elle disparait brièvement et réapparait, très intense pour se prolonger parfois plusieurs heures. Quelques saignements (rectorragies) peuvent survenir.
L’examen par le médecin est souvent rendu impossible par le réveil de la douleur et le diagnostic est posé à l’interrogatoire.
Traitement
Le traitement est d’abord médical et vise à supprimer la douleur et à obtenir la cicatrisation de la fissure anale.
Votre médecin vous prescrira des antalgiques (médicaments contre la douleur), des crèmes cicatrisantes et des laxatifs pour lutter contre la constipation.
Une chirurgie sera indiquée en l’absence d’efficacité du traitement médical ou si la fissure est chronique et est le siège d’une fibrose.
La chirurgie se fera le plus souvent sous anesthésie générale, votre chirurgien choisira la combinaison de techniques la plus adaptée à votre situation.
- la fissurectomie : le chirurgien enlève excise les tissus fibreux, ce geste favorisera la cicatrisation.
- L’anoplastie : le chirurgien excise la fissure et suture bord à bord et sans tension de la muqueuse saine
- La sphinctérotomie latérale interne : Le chirurgien sectionne partiellement le sphincter interne. Ce geste traite la tension excessive du sphincter interne. Ce geste peut dans 15% des cas s’accompagner d’une incontinence transitoire, dans 5% des cas elle peut être définitive.
- L’injection de toxine botulinique : La toxine botulique paralyse partiellement le sphincter pendant 3 à 6 mois et favorise la cicatrisation. Bien que moins performante que la sphinctérotomie latérale interne, elle a l’avantage de ne pas être associée à un risque d’incontinence définitive.
En l’absence de contre-indication, la chirurgie sera réalisée en hôpital de jour.
Dans les jours qui suivent vous réaliserez une toilette quotidienne à l’eau et au savon et un lavage simple à l’eau après chaque selle. Aucun soin infirmier ou pansement ne sera nécessaire. Un traitement antalgique vous sera prescrit et vous prendrez des laxatifs encore un mois.
Le suivi
Vous reverrez votre chirurgien en consultation après 4 à 6 semaines